Des données précises et complètes sont la pierre angulaire de tout projet d’infrastructure réussi, en particulier lorsqu’il s’agit dela gestion des ressources en eau et l’irrigation à grande échelle. Pourtant, dans de nombreuses régions marquées par les conflits, l’instabilité ou une capacité institutionnelle limitée, les données fiables sont souvent rares ou fragmentées. Cette rareté pose un problème crucial : comment les planificateurs et les ingénieurs peuvent-ils concevoir des projets durables lorsque les informations nécessaires pour évaluer la faisabilité sont incomplètes ou incohérentes ?

La réponse réside dans des approches innovantes qui combinent l’ingéniosité sur le terrain, la modélisation avancée et la collaboration stratégique des parties prenantes. Les projets d’irrigation à grande échelle dans lesenvironnements fragiles fournissent une étude de cas convaincante sur la façon dont la pénurie de données peut être surmontée sans compromettre la rigueur ou la qualité de l’analyse des données.les évaluations de faisabilité.

L’un de ces exemples est celui de l’Afghanistan.Projet d’irrigation du canal Qosh Tepa-un mégaprojet visant à transformer la productivité agricole dans les provinces du nord du pays en détournant l’eau du fleuve Amu Darya pour irriguer jusqu’à 500 000 hectares de terres. Malgré des données historiques limitées, un terrain difficile et des problèmes de sécurité, les études de faisabilité du projet ont illustré la manière dont les données multicouches peuvent être utilisées pour améliorer la productivité agricole.collection et les techniques analytiques peuvent surmonter ces obstacles et fournir une base solide pour la prise de décision.

Le défi de données limitées dans des contextes fragiles

Dans des régions comme le nord de lAfghanistanLes décennies de conflit et de sous-investissement ont fortement limité la disponibilité de données fiables sur l’hydrologie, l’environnement et les sols. Des ensembles de données clés tels que les enregistrements continus du débit des rivières, les analyses de la qualité des sols et les mesures topographiques étaient soit incomplets, soit inexistants. Ce manqué d’informations complique les évaluations essentielles, notamment la disponibilité de l’eau, le potentiel d’irrigation, les impacts environnementaux et les considérations socio-économiques.

En outré, les problèmes de sécurité et de logistique limitent l’accès au terrain, tandis que la coordination institutionnelle entre les agences gouvernementales peut s’avérer complexe, en particulier pour les ressources en eau transfrontalières comme le fleuve Amu Darya, qui dessert plusieurs pays d’Asie centrale.

Ces facteurs exigentétudes de faisabilitéd’aller au-delà de la dépendance à l’égard des données conventionnelles, en exigeant des méthodologies innovantes et adaptables pour construire une base de données fiable.

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Intégration du travail de terrain, de la télédétection et de la modélisation avancée

Pour remédier à la pénurie de données, il faut adopter une approche globale et flexible :

Études approfondies du sol : Malgré des conditions difficiles, il est essentiel de mener des enquêtes de terrain solides. Dans le cadre du projet Qosh Tepa, le forage de plus de 100 puits le long du tracé du canal proposé a permis d’obtenir des données essentielles sur les eaux souterraines. Des profils et des échantillons de sol ont été collectés à grande échelle pour évaluer la fertilité, la salinité et l’aptitude à l’irrigation. Des levés topographiques de précision, appuyés par des points de contrôle géodésiques, ont permis d’établir une cartographie précise pour la conception technique.

Modélisation hydrologique : En l’absence de données complètes sur le débit des cours d’eau, les modèles hydrologiques tels que le système de modélisation hydrologique du Centre d’ingénierie hydrologique (HEC-HMS) simulent la dynamique des précipitations et du ruissellement, fournissant ainsi des estimations du débit des cours d’eau essentielles pour la planification des ressources en eau. Ces modèles permettent de combler les lacunes des données historiques et de soutenir l’analyse de scénarios dans des conditions climatiques variables.

Considérations sur le changement climatique : L’intégration de projections climatiques dans les évaluations de faisabilité renforce la résilience de la planification à long terme. En utilisant des modèles climatiques mondiaux et des scénarios d’émissions, les planificateurs peuvent évaluer la disponibilité future de l’eau et adapter les plans d’irrigation en conséquence.

Évaluations environnementales et sociales : Des enquêtes sur le terrain combinées à des consultations communautaires permettent d’évaluer les impacts écologiques potentiels et les conséquences sociales. L’intégration de ces données qualitatives permet de s’assurer que les projets sont conçus de manière à minimiser les effets négatifs et à être acceptés par la population locale.

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Coordination entre les parties prenantes et les sources de données

Les projets d’infrastructure complexes dans des environnements où les données sont rares nécessitent une collaboration étroite entre de multiples parties prenantes. Des accords de partage de données efficaces et des protocoles de communication transparents permettent de combler les lacunes institutionnelles et d’améliorer la fiabilité des données. Ceci est particulièrement important lorsque les projets impliquent des ressources transfrontalières, comme dans le cas du fleuve Amu Darya, où les développements en amont peuvent affecter les pays en aval.

Une coordination régulière entre les ministères responsables de l’agriculture, de l’énergie, de l’environnement et des ressources en eau garantit que les différentes perspectives et exigences sont prises en compte dès le début du processus de faisabilité. Le maintien d’une documentation détaillée et de protocoles clairs de gouvernance des données permet d’atténuer les malentendus et d’aligner les priorités.

Fournir des informations solides et exploitables malgré les contraintes

Même dans des conditions où les données de base sont limitées et les délais des projets réduits, des études de faisabilité rigoureuses et méthodiques peuvent fournir des informations fiables et exploitables pour éclairer la prise de décisions critiques. La pierre angulaire de ce succès réside dans l’intégration stratégique d’enquêtes ciblées sur le terrain, de modèles analytiques adaptatifs et d’un engagement continu des parties prenantes. En équilibrant soigneusement la précision technique et les contraintes pragmatiques, les études de faisabilité permettent de combler les lacunes des données afin de définir des options viables, d’évaluer les risques et de prévoir les résultats à long terme avec une confiance raisonnable.

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Dans la pratique, cette approche implique une évaluation systématique des sites d’infrastructure potentiels, la comparaison de méthodes d’ingénierie alternatives et la simulation de scénarios de répartition de l’eau dans des conditions environnementales et socio-économiques variables. Les évaluations techniques détaillées menées pour identifier l’emplacement optimal de la prise d’eau pour le projet d’irrigation du canal de Qosh Tepa en sont un bon exemple. L’élévation de ce site a permis une irrigation par gravité, ce qui a considérablement réduit les coûts d’exploitation à long terme et maximisé les terres irrigables.

Une modélisation avancée de la répartition de l’eau a en outré permis de garantir que l’expansion de l’irrigation équilibrerait les besoins agricoles avec les exigences en matière de débit environnemental et les intérêts des pays en aval, en tenant compte des principales sensibilités géopolitiques.

Enseignements pour les futures études de faisabilité dans les environnements pauvres en données

Plusieurs enseignements essentiels se dégagent des projets menés dans un contexte de pénurie de données :

  • Donner la priorité à la collecte précoce de données sur le terrain : Des études de terrain intensives visant à recueillir des données hydrologiques, pédologiques et topographiques sont indispensables, même dans des environnements difficiles.
  • Utiliser des outils d’analyse avancés : Les modèles hydrologiques et climatiques peuvent combler des lacunes importantes en matière de données, mais ils doivent être calibrés et validés à l’aide de données de terrain.
  • Établir des cadres clairs pour les parties prenantes : Un partage coordonné des données et une communication transparente réduisent les obstacles institutionnels et améliorent la fiabilité des études.
  • Maintenir la flexibilité méthodologique : La conception des études doit s’adapter à l’évolution de la disponibilité des données tout en conciliant rigueur technique et contraintes pratiques.
  • Définir les dates de clôture des données : Pour éviter les retards indéfinis, il convient de fixer des délais clairs pour l’inclusion des données et de finaliser les analyses sur la base des meilleures données disponibles.
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Conclusion

Le manqué de données né doit pas être un obstacle à la réalisation d’études de faisabilité de qualité pour des projets d’infrastructure complexes. Grâce à des approches intégrées combinant un travail de terrain approfondi, une modélisation innovante et une collaboration avec les parties prenantes, il est possible de construire des bases de données solides qui permettent un développement durable, résilient et socialement responsable.

L’expérience des projets d’irrigation à grande échelle dans des contextes fragiles montre que les difficultés liées à la disponibilité des données peuvent être surmontées grâce à l’expertise et à l’innovation. Ces projets constituent des modèles précieux pour les futures évaluations de faisabilité, permettant de s’assurer que les investissements dans les infrastructures produisent des bénéfices à long terme, même dans les environnements les plus difficiles.